Planche n°1, 2017

Dessins, textes et collages sur vélin d’Arches 30 x 46 cm

Breath Column : voix Edith Wiens, soprano, class 12-2014, New York. Aria de Mozart, Bella mia fiamma, addio / Resta o cara, K 528. Dessin, pastel gras acrylique sur papier moulin du gué.

«La musique […], que sera-t-elle dans le chant, où elle devient le tableau du cœur humain ? » Charles Batteux, Les Beaux-Arts réduits à un même principe, 1746.

« Il faut considérer la déclamation comme une ligne et le chant comme une autre ligne, qui serpenterait sur la première » Denis Diderot, Le Neveu de Rameau, 1762-1775.

Pour une captation de la sensation de cette énergie cinétique des voix des chanteurs, j’ai entendu la formation dans l’espace d’une sorte de diagramme vorticiste…

Écoute l’enroulement des lignes dynamiques sonores des phrases, comme spiralées et tournant autour d’un centre de rotation. La forme mouvante, tourbillonnaire invisible d’un vortex s’est imposée à moi sur l’instabilité fluide en perpetuum mobile du chant. Sorte de masse mobile, de courants vitaux des forces vives de l’instinct et de la sensibilité de la voix humaine ? Réinvente et chante le monde à partir de ton inspir-expir ! Cette rotation se resserre en un élan centripète puis se desserre en un élan centrifuge.

Une forme hélicoïdale autonome surgit alors de chaque voix dans une compensation alternée de flux et reflux qui engendrent la vie. Vers l’expression de l’unité de l’être maintenue par une cohésion singulière des lignes sonores.

« La nature nous dit : chante ! » Victor Hugo, Les Contemplations, XXI, 1856. Vers la joie d’être ?

« […] en son élan résonnent la forme et le dit de l’imagination du monde. La vibration d’un infini capturé par l’instant… » Emmanuel Bourreau, La Respiration du musicien, edilivre.com.

« Omnis motus animi suum quendam a natura habet vultum et sonum et gestum. » Cicéron, De Oratore, III, 57, 216 : « La nature a donné pour ainsi dire à chaque passion sa physionomie particulière, son accent, son geste. »