L’instabilité, la fluctuation, l’inconscience nourrissent toute ivresse. Au-delà des ébriétés éthyliques, sur le fond verdoyant du vivant, voici la danse des extases et les aiguilles du vertige. Exaltations, griseries. On peut évoquer l’ivresse de l’amour, de la danse, de la vitesse, ou bien le frisson que donne la nature aux prisonniers des dures géométries urbaines. Éloignée de l’équilibre intérieur, l’ivresse crée des rythmes inouïs, des formes « invues », irréelles et, plus vraies, surréelles.
Alain Rey